Louis Renard

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Louis Renard, né le à Poitiers et mort à Wolfenbüttel (Allemagne) le , fut un dirigeant de la Résistance française, en zone occupée, pendant la Seconde Guerre mondiale.

Première Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Blessé en première ligne, à la poitrine en 1914 et à la tête en 1916, Louis Renard, officier de la Légion d'honneur.

Louis Renard fut appelé en 1912 à remplir ses obligations militaires. Le service avait à l'époque une durée de trois ans. Il est incorporé 2e classe au 125e régiment d’infanterie. Il eut un poumon perforé en 1914 et perdit l'œil droit à Verdun en 1916. Il était alors sous-lieutenant. En 1917 il est promu lieutenant. Ces blessures et sa conduite lui valent la Légion d'honneur au titre de chevalier et la croix de guerre avec palmes. Son jeune frère Henri, engagé volontaire est tué à l'âge de 23 ans au combat comme sous-lieutenant d'infanterie ; il est décoré de la Croix de guerre à titre posthume.

Après la guerre, il est instructeur à Saint-Cyr et à Saint-Maixent-l'École.

Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

En 1939-1940, Louis Renard est officier interprète de liaison entre les armées françaises et britanniques.

Le réseau Renard[modifier | modifier le code]

Après la défaite, Louis Renard s'emploie non seulement au développement d'un groupe local de résistants, baptisé plus tard le réseau Renard, mais encore à la fédération des bonnes volontés et des petits cercles de résistants qui éclosent un peu partout dans le Poitou. Une liaison est établie avec l'Armée des Volontaires à Paris. Ses adjoints sont Louis Toussaint, Gaston Chapron et Noël Sorin.

Arrestation[modifier | modifier le code]

Louis Renard est arrêté le à l'abbaye de Ligugé par la police française[2]. Des policiers allemands assistent aux interrogatoires. Le , il est transféré de la maison d'arrêt de la Pierre-Levée à celle de Fresnes avec les autres captifs.

Déportation[modifier | modifier le code]

Le , il est déporté à Trèves, en Allemagne, en application du décret Nuit et brouillard. Le , il est transporté au camp spécial SS de Hinzert. Le , il est transféré à Wolfenbüttel.

Exécution[modifier | modifier le code]

Le , Louis Renard et dix de ses compagnons comparaissent devant le 2e sénat du Volksgerichtshof. Les chefs d'accusation sont « aide à l'ennemi, organisation d'un réseau, espionnage ». Il est condamné à mort et guillotiné le à la prison de Wolfenbüttel (de) avec les neuf autres membres du Réseau Renard[3].

Hommages[modifier | modifier le code]

Un monument en hommage au réseau Renard et à ses 52 agents morts pour la France a été élevé au cimetière Chilvert, à Poitiers.

Dans l'opération 100 villes, 100 héros, 100 drapeaux, il est choisi au sein du triptyque 86, Poitiers-Louis Renard-125e RI.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « http://archivesnumerisees.cg86.fr/console/ir_ead_visu.php?PHPSID=10763003843b41853407ec9a769b7c6c&ir=24155 » (consulté le )
  2. « Enquête sur le réseau Renard », La Nouvelle République du Centre-Ouest, (consulté le )
  3. « Le réseau Louis Renard : historique », sur www.vrid-memorial.com, (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • FNDIRP-UNADIF, Bernard Filaire, Jusqu'au bout de la Résistance, Paris, Stock, 1997 (un chapitre reproduit une traduction du réquisitoire de l'avocat général du VGH contre le groupe Renard)
  • Gilles Antonowicz, Mort d'un collabo - , Nicolas Eybalin Éditions, 2013 (deux chapitres sur l'affaire Renard et nombreuses citations dans le livre, appuyées sur les Archives Départementales de la Vienne : ADV 111 W 194, ADV 111 W 199, ADV 106 W 77, ADV 106 W 136, et sur les Archives Nationales : AN F1 B1 1046, AN72 AJ 202)
  • Jacques Grasseau, Mémoires, inédit, cité in Gilles Antonowicz, op. cit.
  • Marc Texier, Pour la France : Poitiers, cellule 29, Imprimerie Marc Texier, 1946
  • Jean-Henri Calmon, La Chute du réseau Renard, Poitiers 1942. Le SS, le Préfet et le Résistant, Geste éditions, 2013. Dix années de recherches et de travail dans les différents fonds d'archives : Archives nationales, Archives départementales (Vienne, Haute-Garonne, Haute-Vienne, Indre-et-Loire, Maine-et-Loire), Archives de la Justice Militaire, Archives du Service Historique de la Défense, Archives allemandes. Ce travail complet met en évidence la responsabilité déterminante de l'Administration française au plus haut niveau dans cette affaire. Une vision totalement renouvelée de cette affaire.[Interprétation personnelle ?]

Liens externes[modifier | modifier le code]